Des murmures se propagent inlassablement. Des voix enregistrées se mêlent imperceptiblement aux voix live des danseurs. Des bribes venues de l’extérieur se frayent un chemin dans l’espace. Nous jouons avec plusieurs haut-parleurs, certains sta- tiques, d’autres en mouvement, certains à vue, d’autres cachés pour créer un espace sonore immersif.

La lumière joue de l’architecture de la salle. Elle adopte une logique spatiale plutôt que picturale ou dramatique. Elle révèle des espaces et des dimensions.

Les corps des danseurs se mélangent à cet environnement. Ils sont eux-mêmes sonores, mouvants, texturaux et participent à la création d’un climat de confusion ou de chaos. Nous cherchons l’instabilité, dans le mouvement, dans la voix et dans le groupe.

La danse s’inspire parfois de cérémonies et de rituels de transe. Non pas pour leur symbolique mais pour leur énergie viscérale, tenace et agitée. Nous jouons avec les flux et les enchevêtre- ments du groupe, organiques, contagieux parfois harmonieux au sein de leur turbulence.

Les spectateurs font partie de notre architecture. Assis, debout, allongés dans l’espace. Nous pensons l’environnement au travers de leur présence. Leur énergie et l’impact de leur corps, lui aussi sonore, vivant et mouvant, se rajoutent au BROUHAHA.